InSitu n°35 – La cartographie des grands et vieux arbres

La cartographie des grands et vieux arbres de Strasbourg n’est pas si évidente qu’il n’y paraît. De prime abord, le terme « Grand et Vieil Arbre » (GVA) apparaît désigner simplement n’importe quel arbre, mort ou vivant, caractérisé par une taille importante ainsi qu’une certaine longévité au sein d’un espace donné. Selon Lindenmayer (2016), les GVA peuvent être définis comme les arbres les plus grands et les plus âgés d’une population d’arbres appartenant à la même espèce, le qualificatif « grand » étant à la fois relié à la taille de l’arbre et au diamètre de son tronc. Mais des caractéristiques plus précises sont en réalité nécessaires. 

Leur importance sur le plan écologique est indéniable mais ils sont aussi particulièrement vulnérables et subissent les pressions de l’urbanisation.

Afin de maximiser leur conservation et de pouvoir impacter les plans de gestion tels que le Plan Canopée, la cartographie des grands et vieux arbres est indispensable. Cet article détaille ce qui caractérise ces grands et vieux arbres ainsi que la méthode de cartographie.

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Découvrez le groupe Occupation des sols

Pierre-Alexis Herrault, UMR LIVE 7362 CNRS / Faculté de géographie de Strasbourg
(pierre-alexis.herrault@live-cnrs.unistra.fr)
Joeffrey Depp, EuroMétropole de Strasbourg – Service Patrimoine

InSitu n° 28 – Les enjeux de la pollution lumineuse

La pollution lumineuse n’est pas un problème récent. Ce sont les astronomes qui, les premiers, constatent, s’inquiètent et alertent de la disparition du ciel nocturne causée par un éclairage artificiel de plus en plus gênant. Nous savons aujourd’hui que ce phénomène a également des conséquences dramatiques sur la faune, la flore et la santé humaine.
Dans ce contexte, la Ville de Strasbourg a acheté une image satellite nocturne à très haute résolution spatiale de son territoire, prise le 25 mars 2020 à environ 22 heures. Cette image a été analysée et couplée à deux bases de données de l’éclairage public pour établir un premier état des lieux de la pollution lumineuse sur le territoire.

Dans une perspective plus écologique, cette étude a exploré l’impact que cette pollution a sur les zones protégées que sont les réservoirs de biodiversité de la Trame Verte et Bleue . Ces réservoirs sont définis comme étant « des zones dans lesquelles la biodiversité est la plus riche ou la mieux représentée ».

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Découvrez le groupe Occupation des sols

Mathilde Mauger-Vauglin, diplômée du Master 2 Géographie Numérique, Université de Lyon
(maugervauglin@unistra.fr)
Éric Maire, Laboratoire Image Ville Environnement (LIVE) UMR CNRS 7362 / Université de Strasbourg
(eric.maire@live-cnrs.unistra.fr)
Anne Puissant, LIVE UMR CNRS 7362 / Université de Strasbourg (anne.puissant@live-cnrs.unistra.fr)
Grzegorz Skupinski, LIVE UMR CNRS 7362 / Université de Strasbourg (grzegorz.skupinski@live-cnrs.unistra.fr)
Adine Hector, Ville et Eurométropole de Strasbourg – Ecologie du territoire (Adine.HECTOR@strasbourg.eu)
Mina Charnaux, Ville et Eurométropole de Strasbourg – Ecologie du territoire (mina.CHARNAUX@strasbourg.eu)
Sébastien Wehrle, Ville et Eurométropole de Strasbourg – Géomatique (Sebastien.WEHRLE@strasbourg.eu)
Marion Vilain, Ville de Strasbourg – Eclairage public (Marion.VILAIN@strasbourg.eu)

Une nouvelle directrice au pôle Theia

Anne Puissant, membre actif de la ZAEU dans le groupe thématique occupation des sols, prend la direction du pôle Theia ( pôle de données sur les surfaces continentales). Dans l’interview ci-dessous, elle esquisse les principaux défis que Theia va devoir relever dans les années qui viennent et ses axes de réponses.

Vous venez de prendre la direction scientifique du pôle Theia, à la suite de Nicolas Baghdadi. Que pouvez-vous nous dire de votre parcours et de votre vision de Theia ?

Anne Puissant, nouvelle directrice du pôle Theia : Géographe et géomaticienne de formation, je suis impliquée dans le domaine de l’Observation de la Terre depuis le début de ma carrière. Mes travaux de recherche portent sur la caractérisation et l’analyse de la dynamique des écosystèmes, le plus souvent urbains/périurbains (occupation des sols, trame verte, trame grise) à différentes échelles spatiales, à partir de données multi-capteurs (terrestres, aériennes et spatiales) et sur le développement de méthodes innovantes d’extraction d’informations et d’exploitation de ces données multi-capteurs. Tous ces travaux ont en commun d’être réalisés en interaction avec des acteurs académiques, institutionnels et du monde socio-économique ; une partie a déjà trouvé sa place dans le pôle.

Depuis sa création, THEIA a été moteur comme écosystème d’innovation pour la recherche et au service de l’action publique et du développement économique avec la particularité de rassembler et de faire dialoguer établissements académiques de formation et de recherche, collectivités territoriales, et entreprises.

Le pôle se trouve à l’heure actuelle à un « tournant » stratégique pour pouvoir répondre efficacement aux besoins de la communauté scientifique et des autres acteurs pour l’observation et la compréhension des surfaces continentales : données, produits, méthodes, services, formations.

Quels sont les grands chantiers que vous comptez lancer dans Theia ?

Anne Puissant : Le premier chantier est d’impliquer pleinement THEIA dans la construction de l’IR Data Terra à l’échelle nationale et à l’échelle européenne tout en veillant à faire prendre en compte la spécificité des surfaces continentales. Il faut également développer la synergie entre les différents pôles, notamment sur des thématiques transverses pour l’étude des zones à forte pression et/ou enjeux, tels que les zones urbaines, le littoral ou la montagne.

Au sein du pôle, il me parait crucial de continuer de fédérer et dynamiser les acteurs scientifiques afin de favoriser la création de variables utiles/nécessaires pour comprendre, modéliser et simuler la dynamique des surfaces continentales. Un grand chantier à mener est de soutenir le développement de méthodes et produits innovants exploitant et croisant imagerie (satellitaire, aéroportée) et données in-situ acquises sur les surfaces continentales (OZCAR/e-LTER), sur la biodiversité (PNDB) et les agro-environnements (INRAE), en lien avec les Equipex+ Terra Forma et Gaia-Data. Enfin, j’aimerais explorer une hiérarchisation des produits THEIA à valeur ajoutée selon les publics d’utilisateurs auxquels ils s’adressent (scientifiques, acteurs publics, acteurs privés ou grand public) et développer une culture de services afin d’accroître leur utilisation. Ceci implique d’établir des modèles de production et de diffusion économiquement viables et durables en étroite synergie avec les dispositifs existants (Pôle satellitaire, Connect by CNES, Projets SCO, etc.).

En m’inscrivant dans la continuité et le renforcement des actions menées jusqu’à présent et en toute conscience des multiples missions à accomplir, je m’engage au sein de THEIA afin de construire, avec les scientifiques et les utilisateurs privés/publics, un écosystème autour des surfaces continentales propice à l’innovation scientifique et à la diffusion de données, produits et méthodes.

InSitu n°20 – L’observation multispectrale de la biodiversité urbaine

Avant tout, il faut savoir que les communautés végétales urbaines sont soumises à des contextes d’artificialisation et de gestion variés. C’est pourquoi, depuis 2020, nous surveillons, dans le cadre du projet EvolVille, les compositions taxonomique et fonctionnelles de 60 Espaces Herbacés Urbains de l’Eurométropole de Strasbourg.

Objectif de l’étude

L’objectif est de renseigner les aménageurs et gestionnaires, grâce à l’observation multispectrale, de la biodiversité urbaine dans ces espaces. Ceci dans le but de les informer sur les influences de leurs actions sur les capacités des espèces à croître, se maintenir et se reproduire.

En outre, ce projet pourrait permettre de suivre à plus long terme la réponse des communautés de plantes aux changements globaux (climatiques et d’occupation des sols) (In-Situ n°17, 2020).

Comment cette observation multispectrale est-elle devenue possible ?


L’observation de ces sites est devenue possible au sein même de l’espace urbain en raison de la démocratisation des moyens d’acquisition d’images aériennes (notamment par drones). Mais aussi grâce à la multiplication de la mise à disposition d’images satellites toujours plus performantes. Ces améliorations portent sur :

  • la précision (résolution spatiale)
  • les possibilités d’acquisition d’informations sur les propriétés biophysiques de la végétation (résolution spectrale)
  • la revisite temporelle avec une fréquence d’acquisition presque quotidienne du territoire (résolution temporelle).

La multiplication des ces sources de télédétection est une véritable opportunité pour les scientifiques ainsi que pour les gestionnaires du territoire. Elles fournissent non seulement une information spatialisée et continue sur le territoire mais aussi de longue durée. De surcroît, cette information permet une meilleure compréhension de ces sites et de leur évolution.

Hypothèse

Nous supposons que la diversité spectrale observée dans nos images est en mesure d’expliquer la diversité des espèces relevées in-situ. Si cette hypothèse est vérifiée, la relation existante entre ces deux indicateurs pourrait permettre de prédire et de cartographier cette diversité sur de plus vastes étendues. La faisabilité et la complémentarité d’un suivi par drone sur le long terme en appui du suivi satellitaire ont également été analysées.

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Anne Puissant, Laboratoire Image Ville Environnement (LIVE) UMR CNRS 7362 / Université de Strasbourg
(anne.puissant@live-cnrs.unistra.fr)
Felix Gardot, diplômé du Master 2 Observation de la Terre et Géomatique, Université de Strasbourg, ZAEU
(gardot.felix@gmail.com)
Pierre-Alexis Herrault, LIVE UMR CNRS 7362 / Université de Strasbourg (pierre-alexis.herrault@live-cnrs.unistra.fr)
Audrey Muratet, LIVE UMR 7362 CNRS / Université de Strasbourg (audrey.muratet@live-cnrs.unistra.fr)
Laurent Hardion, LIVE UMR 7362 CNRS/Université de Strasbourg (laurent.hardion@live-cnrs.unistra.fr)
Marc Fleck, GEO-Lab /Plateforme Géodésie et Télédétection, Faculté de géographie et d’aménagement/
Université de Strasbourg,
Mina Charnaux, Ville et Eurométropole de Strasbourg (mina.CHARNAUX@strasbourg.eu)
Adine Hector, Ville et Eurométropole de Strasbourg (Adine.HECTOR@strasbourg.eu)

InSitu n°16 – Karto-District : cartographie de l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau

N16_Kartodistrict PDF

Le projet de recherche Karto-District a été mené par un consortium franco-allemand réunissant les laboratoires LIVE et AMUP au sein de la Zone Atelier Environnementale Urbaine (ZAEU), la Hochschule Kehl, l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau, la Wirtschaftsregion Ortenau et l’Association de Prospective Rhénane. Pendant un an (février 2020-janvier 2021), ces acteurs ont cherché à cartographier le territoire transfrontalier de l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau (EDSO)1. La pluridisciplinarité de l’équipe, réunissant géographes, économistes, architectes, chargés de mission et associatifs a permis de porter un regard large et croisé sur le territoire pour questionner la pratique, la connaissance et la représentation du territoire transfrontalier.

Référence bibliographique :
Ribon B., L. Markl-Hummel & G. Skupinski (2021) « Karto-District : cartographies de l’Eurodistrict Strasbourg-Ortenau », In Situ, n °16.