Articles

InSitu n°38 – Les bryophytes : quelle diversité en ville ?

La diversité des mousses, appelées également bryophytes, est méconnue en milieu urbain. Notre étude de leur distribution dans les espaces herbacées de l’Eurométropole de Strasbourg a révélé une richesse conséquente de 86 espèces, dont 17 rares pour le Bas-Rhin telles que Rhynchostegium megapolitanum ou Ephemerum recurvifolium. Cette forte diversité s’observe notamment dans les sites caillouteux et peu gérés. Ces résultats confirment le rôle des friches urbaines en tant que refuges et réservoirs de biodiversité en ville.

Les bryophytes sont fonctionnellement distinctes des plantes vasculaires, notamment dans leur gestion
de la ressource en eau. En effet, elles ne possèdent pas de vraies racines et sont poïkilohydriques1 , c’est- à-dire qu’elles peuvent se réhydrater et reprendre leur croissance après un dessèchement extrême. Par le biais de propagules ou de spores, elles sont capables de coloniser facilement des surfaces nues (sol, rocher, tronc). Elles sont donc des espèces pionnières constituant la première étape de la succession écologique dans la dynamique d’un écosystème.

Ce travail a permis d’enrichir significativement la connaissance sur les bryophytes présentes au sein des espaces herbacés de l’Eurométropole de Strasbourg et de comprendre pourquoi les sols urbains sont un vecteur de diversité.

Article complet et auteurs

Pour télécharger l’article complet : InSitu n°38 – Les bryophytes : quelle diversité en ville ?

Découvrez le groupe Nature en ville

Thomas Begoc, Université de Strasbourg, LIVE, UMR 7362, CNRS, ENGEES (thomas.begoc@etu.unistra.fr)
Laurent Hardion, Université de Strasbourg, LIVE, UMR 7362, CNRS, ENGEES
(laurent.hardion@live-cnrs.unistra.fr)
Audrey Muratet, Université de Strasbourg, LIVE, UMR 7362, CNRS, ENGEES
(audrey.muratet@live-cnrs.unistra.fr)

InSitu n°37 – Regards sur la trame nocturne dans l’Eurométropole de Strasbourg

Une attention conjuguée pour la biodiversité et pour les économies d’énergie ont conduit les collectivités à réduire la pollution lumineuse dans nos villes. Dès lors, elles se trouvent confrontées aux réticences des citadins avec lesquelles elles doivent composer pour mettre en oeuvre des plans de limitation de l’éclairage public et ainsi favoriser la trame nocturne à Strasbourg et dans l’EMS. Notre projet est d’identifier et de caractériser les ressentis et vécus des citadins confrontés à l’extinction de l’éclairage public en ville et de sonder la compréhension des dispositifs et de la politique publique mise en place, afin d’objectiver un sujet souvent sensible.

Ce double contexte écologique qui conjugue respect des rythmes diurne-nocturne pour la vie de la « nature » et économies d’électricité en contexte de crise énergétique, incite les villes à s’interroger sur les décisions à prendre. Une meilleure connaissance de l’acceptabilité par les citadins des dispositifs possibles avant leur mise en place ou à titre de bilan des tests réalisés à l’hiver 2022-2023, permet d’éclairer la décision publique. Les freins et les arguments positifs formulés par les citadins peuvent ainsi aboutir à proposer des ajustements aux dispositifs d’extinction / réduction de la lumière dans les différents quartiers et communes de l’Eurométropole.

Article complet et auteurs

Pour télécharger l’article complet : InSitu n°37 – Trame nocturne

Découvrez le groupe Nature en ville

Sandrine Glatron, LINCS UMR7069 CNRS / Université de Strasbourg (sandrine.glatron@unistra.fr)
Sarah Guillot, étudiante Unistra, (sarah.guillot6@gmail.com)
Adine Hector, Eurométropole de Strasbourg (adine.hector@strasbourg.eu)
Capucine Lavie-Santacruz, étudiante Unistra (laviesantacruz.capucine@gmail.com)

InSitu n°36 – Solenville, mieux connaître les sols vivants urbains

Lorsque l’on parle de nature, on pense à la biodiversité animale et végétale plutôt aérienne ou aquatique. Il est bien rare que l’on se réfère à ce qui peuple le milieu opaque des sols. L’ignorance de ce milieu est plus grande encore en ville où vivent 80% de nos concitoyens des pays industrialisés.

Pourtant, au « naturel », les sols assurent des fonctions essentielles à la vie sur terre : ils régulent le cycle de l’eau, sont parties prenantes dans le cycle du carbone, ont une part importante dans les cycles végétatifs et les chaines trophiques. Ils abriteraient 75% de la biomasse terrestre ; et 26% des espèces connues y vivent (FAO et Selosse). Pour autant, on les connait bien mal : ils sont considérés comme la troisième frontière biotique après les fonds abyssaux et la canopée des forêts équatoriales.

Depuis 2018, Solenville fait avancer la connaissance de la biodiversité des sols vivants urbains grâce à son programme de recherche participative.
Afin de mettre en oeuvre ses vocations, Solenville multiplie les actions auprès des citadins : ateliers, conférences, prélèvements…

A travers cela, la connaissance faunistique des sols vivants urbains Strasbourgeois se développe mais les participants montent aussi en compétence sur les problématiques liées au sol.

L’ensemble de ces connaissances permet d’être un appui aux politiques publiques urbaines environnementales de l’Eurométropole de Strasbourg.

Article complet et auteurs

Pour télécharger l’article complet : InSitu n°36 – Solenville

Découvrez le groupe Nature en ville

Sandrine Glatron, LINCS UMR7069 CNRS / Université de Strasbourg (sandrine.glatron@unistra.fr)
Florian Franck-Neumann, animateur Solenville (contact.solenville@gmail.com)

InSitu n°35 – La cartographie des grands et vieux arbres

La cartographie des grands et vieux arbres de Strasbourg n’est pas si évidente qu’il n’y paraît. De prime abord, le terme « Grand et Vieil Arbre » (GVA) apparaît désigner simplement n’importe quel arbre, mort ou vivant, caractérisé par une taille importante ainsi qu’une certaine longévité au sein d’un espace donné. Selon Lindenmayer (2016), les GVA peuvent être définis comme les arbres les plus grands et les plus âgés d’une population d’arbres appartenant à la même espèce, le qualificatif « grand » étant à la fois relié à la taille de l’arbre et au diamètre de son tronc. Mais des caractéristiques plus précises sont en réalité nécessaires. 

Leur importance sur le plan écologique est indéniable mais ils sont aussi particulièrement vulnérables et subissent les pressions de l’urbanisation.

Afin de maximiser leur conservation et de pouvoir impacter les plans de gestion tels que le Plan Canopée, la cartographie des grands et vieux arbres est indispensable. Cet article détaille ce qui caractérise ces grands et vieux arbres ainsi que la méthode de cartographie.

Article complet et auteurs

Pour télécharger l’article complet : InSitu n°35 – La cartographie des grands et vieux arbres

Découvrez le groupe Occupation des sols

Pierre-Alexis Herrault, UMR LIVE 7362 CNRS / Faculté de géographie de Strasbourg
(pierre-alexis.herrault@live-cnrs.unistra.fr)
Joeffrey Depp, EuroMétropole de Strasbourg – Service Patrimoine

Ecole d’été EUCOR

Depuis la rentrée, la ZAEU accueille une nouvelle doctorante, Lucie DUBOIS, qui réalise une thèse sur l’analyse des expérimentations de reprise en main du système alimentaire dans le Rhin supérieur et œuvrera donc au sein du groupe « Alimentation – déchets ». Entre le 24 et le 29 septembre, cette dernière a participé à une école d’été organisée par EUCOR, le campus européen, qui réunissait une quinzaine d’étudiant·es des 5 universités du Rhin Supérieur (Strasbourg, Haute-Alsace, Karlsruher Institut für Technologie, Freiburg, Bâle).

La semaine était consacrée à la découverte et à la mise en pratique de la transdisciplinarité, entendue comme une manière de produire des savoirs « robustes socialement » (NOWOTNY 1999), c’est-à-dire issus de plusieurs disciplines académiques, mais également de la société civile. Une grande partie de la semaine a ainsi été dédiée à la transmission de contenu théorique et pratique sur cette manière de produire des savoirs. Dans cette approche, une place très importante est apportée à l’implication d’acteurices varié·es le plus tôt possible dans le processus, ainsi qu’à la réflexivité et à l’adaptativité. Une attention particulière est portée au bon déroulement du processus, dans l’idée qu’une expérience d’interactions de qualité entre différent·es acteurices est aussi importante que les résultats desdites interactions, et permet de générer des changements plus profonds et solides/résilients – même si potentiellement plus longs à mettre en place.

L’apport de contenu théorique s’est traduit de manière concrète pendant la semaine avec une coopération directe avec la ville d’Emmendingen, une commune de taille moyenne au nord de Freiburg, afin de réfléchir à des mesures que cette dernière pouvait mettre en place pour faire face au changement climatique.  Quatre groupes thématiques d’étudiant·es issu·es de parcours variés ont ainsi travaillé en collaboration avec des agent·es de la municipalité sur des sujets tels que la protection des habitant·es face aux vagues de chaleur et aux intempéries violentes de plus en plus nombreuses ; ou encore la gestion des conflits d’usage liés au développement des énergies renouvelables, à l’occupation des sols, etc. Cette rencontre entre sphère universitaire et sphère de l’action publique, bien que relativement courte, a permis de confronter les réalités de chacun·e. Tandis que les élu·es avaient formulé des questions ancrées dans la gestion quotidienne de la cité, les étudiant·es ont pu présenter des idées (implication d’acteurices de la société civile, mise en place de dispositifs artistiques, encouragement de la solidarité intergénérationnelle, …) qui ouvraient des champs encore inexplorés par les services municipaux. Pour les étudiant·es, la rencontre avec le terrain a été l’occasion de mesurer les temporalités (accélération de la crise climatique, et mandature électorale courte) et les moyens limités (en ressources financières, humaines et scientifiques) dont disposaient la collectivité pour agir sur les enjeux environnementaux. La semaine s’étant déroulée de manière particulièrement chaleureuse, les participant·es (personnel Eucor, étudiant·es et employé·es d’Emmendingen) se sont quitté·es en prévoyant de se tenir informé·es de leurs prochaines activités, ce qui présage donc de collaborations transdisciplinaires et transnationales futures sur les questions de soutenabilité dans le Rhin supérieur.

Les participants partagent leurs retours dans cette video.