Ecole d’été EUCOR

Depuis la rentrée, la ZAEU accueille une nouvelle doctorante, Lucie DUBOIS, qui réalise une thèse sur l’analyse des expérimentations de reprise en main du système alimentaire dans le Rhin supérieur et œuvrera donc au sein du groupe « Alimentation – déchets ». Entre le 24 et le 29 septembre, cette dernière a participé à une école d’été organisée par EUCOR, le campus européen, qui réunissait une quinzaine d’étudiant·es des 5 universités du Rhin Supérieur (Strasbourg, Haute-Alsace, Karlsruher Institut für Technologie, Freiburg, Bâle).

La semaine était consacrée à la découverte et à la mise en pratique de la transdisciplinarité, entendue comme une manière de produire des savoirs « robustes socialement » (NOWOTNY 1999), c’est-à-dire issus de plusieurs disciplines académiques, mais également de la société civile. Une grande partie de la semaine a ainsi été dédiée à la transmission de contenu théorique et pratique sur cette manière de produire des savoirs. Dans cette approche, une place très importante est apportée à l’implication d’acteurices varié·es le plus tôt possible dans le processus, ainsi qu’à la réflexivité et à l’adaptativité. Une attention particulière est portée au bon déroulement du processus, dans l’idée qu’une expérience d’interactions de qualité entre différent·es acteurices est aussi importante que les résultats desdites interactions, et permet de générer des changements plus profonds et solides/résilients – même si potentiellement plus longs à mettre en place.

L’apport de contenu théorique s’est traduit de manière concrète pendant la semaine avec une coopération directe avec la ville d’Emmendingen, une commune de taille moyenne au nord de Freiburg, afin de réfléchir à des mesures que cette dernière pouvait mettre en place pour faire face au changement climatique.  Quatre groupes thématiques d’étudiant·es issu·es de parcours variés ont ainsi travaillé en collaboration avec des agent·es de la municipalité sur des sujets tels que la protection des habitant·es face aux vagues de chaleur et aux intempéries violentes de plus en plus nombreuses ; ou encore la gestion des conflits d’usage liés au développement des énergies renouvelables, à l’occupation des sols, etc. Cette rencontre entre sphère universitaire et sphère de l’action publique, bien que relativement courte, a permis de confronter les réalités de chacun·e. Tandis que les élu·es avaient formulé des questions ancrées dans la gestion quotidienne de la cité, les étudiant·es ont pu présenter des idées (implication d’acteurices de la société civile, mise en place de dispositifs artistiques, encouragement de la solidarité intergénérationnelle, …) qui ouvraient des champs encore inexplorés par les services municipaux. Pour les étudiant·es, la rencontre avec le terrain a été l’occasion de mesurer les temporalités (accélération de la crise climatique, et mandature électorale courte) et les moyens limités (en ressources financières, humaines et scientifiques) dont disposaient la collectivité pour agir sur les enjeux environnementaux. La semaine s’étant déroulée de manière particulièrement chaleureuse, les participant·es (personnel Eucor, étudiant·es et employé·es d’Emmendingen) se sont quitté·es en prévoyant de se tenir informé·es de leurs prochaines activités, ce qui présage donc de collaborations transdisciplinaires et transnationales futures sur les questions de soutenabilité dans le Rhin supérieur.

Les participants partagent leurs retours dans cette video.

Une nouvelle directrice au pôle Theia

Anne Puissant, membre actif de la ZAEU dans le groupe thématique occupation des sols, prend la direction du pôle Theia ( pôle de données sur les surfaces continentales). Dans l’interview ci-dessous, elle esquisse les principaux défis que Theia va devoir relever dans les années qui viennent et ses axes de réponses.

Vous venez de prendre la direction scientifique du pôle Theia, à la suite de Nicolas Baghdadi. Que pouvez-vous nous dire de votre parcours et de votre vision de Theia ?

Anne Puissant, nouvelle directrice du pôle Theia : Géographe et géomaticienne de formation, je suis impliquée dans le domaine de l’Observation de la Terre depuis le début de ma carrière. Mes travaux de recherche portent sur la caractérisation et l’analyse de la dynamique des écosystèmes, le plus souvent urbains/périurbains (occupation des sols, trame verte, trame grise) à différentes échelles spatiales, à partir de données multi-capteurs (terrestres, aériennes et spatiales) et sur le développement de méthodes innovantes d’extraction d’informations et d’exploitation de ces données multi-capteurs. Tous ces travaux ont en commun d’être réalisés en interaction avec des acteurs académiques, institutionnels et du monde socio-économique ; une partie a déjà trouvé sa place dans le pôle.

Depuis sa création, THEIA a été moteur comme écosystème d’innovation pour la recherche et au service de l’action publique et du développement économique avec la particularité de rassembler et de faire dialoguer établissements académiques de formation et de recherche, collectivités territoriales, et entreprises.

Le pôle se trouve à l’heure actuelle à un « tournant » stratégique pour pouvoir répondre efficacement aux besoins de la communauté scientifique et des autres acteurs pour l’observation et la compréhension des surfaces continentales : données, produits, méthodes, services, formations.

Quels sont les grands chantiers que vous comptez lancer dans Theia ?

Anne Puissant : Le premier chantier est d’impliquer pleinement THEIA dans la construction de l’IR Data Terra à l’échelle nationale et à l’échelle européenne tout en veillant à faire prendre en compte la spécificité des surfaces continentales. Il faut également développer la synergie entre les différents pôles, notamment sur des thématiques transverses pour l’étude des zones à forte pression et/ou enjeux, tels que les zones urbaines, le littoral ou la montagne.

Au sein du pôle, il me parait crucial de continuer de fédérer et dynamiser les acteurs scientifiques afin de favoriser la création de variables utiles/nécessaires pour comprendre, modéliser et simuler la dynamique des surfaces continentales. Un grand chantier à mener est de soutenir le développement de méthodes et produits innovants exploitant et croisant imagerie (satellitaire, aéroportée) et données in-situ acquises sur les surfaces continentales (OZCAR/e-LTER), sur la biodiversité (PNDB) et les agro-environnements (INRAE), en lien avec les Equipex+ Terra Forma et Gaia-Data. Enfin, j’aimerais explorer une hiérarchisation des produits THEIA à valeur ajoutée selon les publics d’utilisateurs auxquels ils s’adressent (scientifiques, acteurs publics, acteurs privés ou grand public) et développer une culture de services afin d’accroître leur utilisation. Ceci implique d’établir des modèles de production et de diffusion économiquement viables et durables en étroite synergie avec les dispositifs existants (Pôle satellitaire, Connect by CNES, Projets SCO, etc.).

En m’inscrivant dans la continuité et le renforcement des actions menées jusqu’à présent et en toute conscience des multiples missions à accomplir, je m’engage au sein de THEIA afin de construire, avec les scientifiques et les utilisateurs privés/publics, un écosystème autour des surfaces continentales propice à l’innovation scientifique et à la diffusion de données, produits et méthodes.

Veille documentaire de la ZAEU

Décembre 2019

  • Sélection d’articles traitant de questions environnementales urbaines dans la Revue de presse de la ZAEU téléchargeable sur l’espace réservé aux membres de la ZAEU : Espace réservé
  • Manuel d’écologie Urbaine
    MURATET Audrey & François CHIRON (2019), Manuel d’écologie urbaine
    « Ce manuel propose un état des connaissances actuelles sur le fonctionnement de la nature en milieu urbain : son écologie. Les villes sont des structures complexes qui abritent une disparité de conditions de vie. Elles peuvent générer des viviers de biodiversité comme elles peuvent les détruire. Elles sont elles-mêmes des organismes qui se développent, mutent, périclitent. Ce manuel analyse ces phénomènes. Il affirme quelques principes afin de pallier la cécité écologique des citadins, et parer à l’agonie des écosystèmes urbains. Ce manuel entend provoquer une prise de conscience. Elle est nécessaire, insuffisante et pourtant indispensable. Chaque être vivant dépend des interactions entretenues avec les milieux et le vivant qui l’entourent, quels qu’ils soient. L’ouvrage souligne par là même les dimensions sociologiques, urbanistiques et politiques induites » https://www.lespressesdureel.com/ouvrage.php?id=7214
    120 pages (ill. could.) •  15.00 € • ISBN : 978-2-37896-087-2 • EAN : 9782378960872
    Interview d’Audrey Muratet au sujet de ce livre : https://www.youtube.com/watch?v=PLrglDh8dCE (consulté le 11/12/2019)
  • Notes sur le vélo et la bicyclette. Regard ethnologique sur une pratique culturelle
    JOUENNE Noël, 2019, Notes sur le vélo et la bicyclette. Regard ethnologique sur une pratique culturelle, l’Harmattan.
    «  La pratique de la bicyclette relève-t-elle quelque chose de notre monde ? C’est un peu sous cet angle que ce livre souhaite aborder cette thématique originale à travers des notes et des écrits, dont certains trouvent leur origine à partir de 2005, avec l’arrivée des vélos de location à Lyon. L’ethnologue nous livre ici un recueil de ses réflexions qu’il accompagne de récits autobiographiques et de textes inédits, dont un traduit en anglais afin d’ouvrir le dialogue à l’international. Si le vélo se distingue de la bicyclette, c’est qu’à travers son éloge ou l’histoire de la bicyclette pliante comme machine de stratégie militaire, l’engin est porteur de valeurs et de messages. » https://www.editions-harmattan.fr/livre-9782343185828?utm_source=phplist&utm_campaign=message_28258&utm_medium=email&utm_content=lienTitre (consulté le 11/12/2019)
    Coll. Logiques sociales • 208 pages • 21,5 euros • novembre 2019 • EAN : 978234318582
  • Cinquante ans de formation des agriculteurs (1959-2009)
    JEANLIN Marc, 2019, Cinquante ans de formation des agriculteurs (1959-2009), l’Harmattan.
    « Cet ouvrage retrace le rôle des organisations professionnelles agricoles, plus particulièrement des Chambres d’Agriculture, dans la conception et la réalisation des dispositifs de formation des agriculteurs, qu’il s’agisse de l’enseignement agricole ou de la formation continue des exploitants ou salariés. Au terme de ce cheminement se dégage la figure d’une mosaïque, celle de la formation de l’agriculteur européen du XXIe siècle. » https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=64429 (consulté le 11/12/2019)
    Coll. Agroalimentaire et environnement • 488 pages • 35 euros• novembre 2019 • EAN : 978234317700
  • Nourrir nos identités, manger c’est expérimenter, vivre, exister
    MASDOUA Virginie, 2019, Nourrir nos identités, manger c’est expérimenter, vivre, exister, l’Harmattan.
    « Avez-vous déjà été confronté à des comportements alimentaires très différents du vôtre ? Hors normes, pathologiques ? Étonné ? Ce livre aide à comprendre la pluralité des comportements alimentaires des jeunes adultes en France contemporaine. Il décortique les moteurs des comportements alimentaires construits dans leur espace social. Ils résultent de l’édification identitaire caractérisée par 5 territoires : la zone d’habitation géographique, le corps sain ou malade, les croyances religieuses, le sexe et l’âge. » https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=64423 (consulté le 11/12/2019)
    Coll. Questions alimentaires et gastronomiques • 138 pages • 14,5 euros• novembre 2019 • EAN : 9782343183886
  • Protection de la faune sauvage de l’Union européenne et principe de proportionnalité
    HAKIMI Behnaz, 2019, Protection de la faune sauvage de l’Union européenne et principe de proportionnalité,  l’Harmattan.
    « Cet ouvrage étudie la législation européenne dans le domaine de la préservation de la faune sauvage. Malgré les normes structurantes de cette législation, l’extinction de l’avifaune et notamment de la biodiversité continue. Pour remédier à ce problème, on ne saurait que s’aligner sur une logique du juste milieu susceptible de s’imposer aux intérêts concurrents de nature économique. » https://www.editions-harmattan.fr/livre-9782343184173?utm_source=phplist&utm_campaign=message_28249&utm_medium=email&utm_content=lienTitre (consulté le 11/12/2019)
    Coll. Logiques juridiques • 184 pages • 21 euros• octobre 2019 • EAN : 9782343184173
  • Dépolluer la planète
    WEISSENBACH Jean, 2019, Dépolluer la planète, CNRS éditions
    «  Sols contaminés, eaux souillées, rejets toxiques, etc. Si la présence de polluants dans la biosphère remonte à la nuit des temps, l’augmentation de la population de la planète et l’accroissement des activités humaines ont provoqué une multiplication des cas de pollution depuis le début de l’ère industrielle. Que l’on parle de plastiques, d’hydrocarbures, de pesticides, d’arsenic… à chaque fois, le constat est le même : il est très difficile de décontaminer les sites pollués. La bio-remédiation pourrait néanmoins constituer une réponse efficace et naturelle à ce problème environnemental. Cette pratique consiste à mobiliser les organismes vivants (micro-organismes ou plantes) pour réaliser ou accélérer la dégradation des polluants, et les transformer en substances inoffensives. Jean Weissenbach nous introduit de manière claire au fonctionnement de la bio-remédiation, et à la façon dont elle permet d’inactiver naturellement des polluants. »
    https://fr.calameo.com/read/004782023dda9ff6e2208 (consulté le 11/12/2019)
  • Climats passés, climats futurs
    JOUZEL Jean, 2019, Climats passés, climats futurs, CNRS éditions
    « Le réchauffement climatique et le rôle des activités humaines sur notre climat deviennent de plus en plus perceptibles, et occupent une place grandissante dans notre vie quotidienne. Lutter contre le réchauffement climatique est un véritable défi : c’est celui que s’est fixé Jean Jouzel tout au long de sa carrière scientifique. L’analyse des molécules emprisonnées depuis des dizaines de milliers d’années dans les carottes de glace des forages polaires lui a permis, avec d’autres glaciologues, de comparer températures et composition de l’atmosphère à différentes époques. Ils ont ainsi souligné, pour la première fois, l’importance de l’effet de serre dans le réchauffement climatique. Dans ce texte clair et enlevé, Jean Jouzel nous parle de son parcours, de ses travaux, de son engagement au sein du GIEC et nous introduit de manière claire à l’étude des climats passés pour mieux connaître et comprendre les climats futurs. »
    https://fr.calameo.com/read/004782023a5dbcf06d9d5 (consulté le 11/12/2019)